La normandie durant le siècle des lumières

Le 18ème siècle est le point d’orgue de la traite des noirs. Ainsi, la bourgeoisie normande (surtout présente dans les grandes villes) tire profit du commerce triangulaire. Le coton est de plus en plus produit dans la région. La Révolution industrielle est en marche. Ainsi, les fabriques sont de plus en plus nombreuses aux alentours de Rouen. Or, le phénomène bénéficie essentiellement à la Normandie orientale (c’est-à-dire la partie correspondante à la Haute-Normandie actuelle). Ainsi, le reste de la région profite nettement moins du commerce maritime.

La place essentielle de l’agriculture

Les céréales, l’élevage laitier, l’élevage bovin ainsi que les pommiers (destinés au cidre) progressent, tandis que la vigne a moins de succès. Dans plusieurs zones, la productivité est en hausse. Pour ce qui est du bocage normand (s’étendant sur la totalité du flanc ouest de la Basse-Normandie), il offre de mauvais rendements.

Les activités les plus pratiquées dans la campagne sont le tissage, la filature ainsi que la conception de toiles. La ville de Rouen est l’épicentre de la fabrication de draps de laine. Lorsque le 18ème siècle se termine, la filature du coton rencontre de plus en plus de succès.

L’importance de la métallurgie

Les ustensiles de cuivre sont de plus en plus fabriqués dans la région. Rouen est l’épicentre de la fabrication de céramique, de porcelaine mais aussi de verre. Même chose pour les livres. Les chantiers navals sont en pleine expansion dans différentes villes de la région comme Caen, Rouen et le Havre . Des raffineries de sucre voient aussi le jour.

Puis, vient le temps de la crise économique et de l’Ancien Régime, amenant ensuite la Révolution française. La région est en crise et les cahiers de doléances le prouvent. Les péages sont grandement critiqués. Les récoltes ne sont pas bonnes. Les conséquences du traité de commerce de 1786 avec la Grande-Bretagne touchent surtout les campagnes. La charge fiscale se révèle être beaucoup trop lourde pour les habitants.

En 1789, c’est le temps de la Grande Peur, un bruit d’un coup aristocratique pour vaincre la Révolution. Un an plus tard, les cinq départements voient le jour. Les habitants ne valident pas la levée en masse engendrée par la Convention.

L’arrivée de la terreur

Cette dernière se révèle être plutôt restreinte dans la région. Cette période amène néanmoins la déchristianisation. Ainsi, la cathédrale de Rouen est changée, de façon éphémère, en temple de la Raison (lieu athée). Durant la révolte vendéenne (guerre civile opposant les républicains aux royalistes), les insurgés royalistes de l’Ouest essayent de gagner un port normand. Néanmoins, ces derniers sont vaincus durant le siège de Granville en 1793.

La chouannerie normande (il s’agit d’une insurrection contre la République) prend de l’essor en 1795 dans la région. Ainsi, diverses bandes royalistes tentent de véritables coups de force dans l’Orne. Une Armée catholique et royale de la région, aux mains de Louis de Frotté (surnommé « Blondel »), agit des années 1795 à 1800. Cette dernière ne parvient pas à survivre à la pacification de Napoléon Bonaparte et à l’exécution de son leader.

Sous l’Empire, différents événements comme le blocus et les récoltes de moindre qualité de 1811 engendrent l’insatisfaction des habitants de la Normandie.